Gérard CONTON

Alain Besse naïf, soit, le peintre le fut, mais d'une naïveté savante dans la lignée du Douanier Rousseau. Ses compositions d'alors baignaient dans une lumière irréelle, presque hiératique. Puis vint la période abstraite, l'actuelle. Pénétrées alors par les grands visionnaires de l'espace : Patinir, Turner et quelques autres, ses compositions d'aujourd'hui s'élaborent dans le creuset d'un riche magma originel. D'une sorte de matrice alchimique, où les éléments bouillonnent, fusionnent et célèbrent les noces éternelles de l'Eau, de la Terre, de l'Air et du Feu, s'enfantent pour notre plus grand saisissement, des trouées, des issues de lumière, des tunnels où les ténèbres se disloquent et se dissipent, où la couleur clame victoire.

Peinture de passages, peinture de cosmogonie, peinture de révélations poétiques mais surtout peinture initiatique, là sans doute sont les piliers de l'œuvre, ses soubassements fulgurants.

A l'évidence le peintre a abouti. Cette oeuvre que l'on peut qualifier de spirituelle de par la démarche qui la porte, démarche interne d'exigence renouant avec le fondamental, conjugue bonheur de peindre et recherches empreintes d'un sens où le sacré n'est plus loin. Car ici le démiurge est à l'œuvre. Alain Besse a savamment franchi l'octroi.

 

Gérard CONTON, écrivain

Cordes-Sur-Ciel, septembre 2008

 

 

 

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