Aline LLAREUS-DINIER

Lumière   Souffles…

 

MÉDITATION…

 

Basée sur la méditation, la peinture d’Alain Besse pourrait déboucher sur un monde individualiste, indépendant, hermétique…

Au lieu de cela, on se retrouve au seuil d’un espace ouvert, accessible, céleste, que l’on pense immuable, et qui change sans cesse.

Ce qui fait l’intérêt d’une telle quête éthique aussi bien qu’esthétique, ne réside pas dans les schémas de composition qui risqueraient de tourner aux stéréotypes, mais au contraire dans une animation intérieure tellement modulable, qu’un simple souffle pourrait la déplacer, la modifier.

L’inspiration du peintre n’étant pas sous-tendue par une quelconque volonté de choquer, de surprendre, ses œuvres échappent à tout risque de « vulgarité ».

Initié, néophyte, profane, qu’importe le regard, l’ivresse sera toujours au bout de la contemplation. 

 

DESTIN…

 

Alain Besse traduit, par une sorte de processus alchimique, les effets naturels les plus complexes, contrôle la lumière sans affaiblir son intensité ; c’est un peu comme si l’artiste suivait de près les expériences menées à partir de l’opale, ce cristal photonique naturel qui passionne certains de nos scientifiques.

Par la rencontre de deux intensités lumineuses, le peintre parvient à créer une sorte d’interférence transversale qui se propage vers la partie supérieure du tableau, jusqu’à atteindre le point d’une autre existence ; en supprimant les appuis rassurants et commodes que sont l’eau et la terre, il se prive volontairement des accords harmoniques basiques.

En peignant par soustraction, Alain Besse pourrait s’abîmer dans le vide, or, par le biais de l’immatérialité, il frôle l’absolu.

Insensiblement, la matière est bannie, l’homme n’est plus le protagoniste de l’histoire, le créateur le laisse seul face à son propre destin.

ESPOIR…

 

Par une démarche initiatique délibérée, Alain Besse parvient à franchir l’horizon, à cueillir ce que les mystiques orientaux ont baptisé « le fruit des noces chimiques ».

Tout signe allusif attaché à une réalité formelle disparaît, « le voyageur » se retrouve confronté à un monde anté-originel, un espace libre où tout reste possible.

La générosité est là, source d’inspiration : les formats sont petits mais la peinture immense, il y a place pour des milliers, des millions de regards en quête d’amour infini.

L’œil peut s’aventurer entre deux glacis, franchir sans réfléchir les frontières d’un monde, qui reste à découvrir.

La peinture d’Alain Besse n’est pas seulement réservée à l’élite stendhalienne des « Happy Few », elle convient à tous ceux qui rêvent de voyages non encore inscrits au tableau d’un tour opérator.

Alain Besse se place dans un courant pictural qui a choisi de donner un avenir au futur artistique ; il a su refermer la Boîte de Pandore, juste au moment où l’Espoir allait s’en échapper.

                                                                                                                     Aline LLAREUS-DINIER

                                                                                                                             Critique d'Art D.U

 

 

 

 

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